13 juil. 2011

Flashback : Kool Herc (@MaudDeep)



Toujours pas séchée du hip-hop (cf : Shabazz), aujourd'hui je reviens pour parler sérieusement, aborder un sujet important. Si t'es là, c'est qu'il y a bien une raison à ça. Gemini project c'est un repère pour tout amateur de real hip-hop. C'est ça, tu kiffes le hip-hop pas vrai ? Tu kiffes tous ces sons que Jav te lâche ah ouais ? On laisse de côté les caricatures et on se rend compte qu'il y a beaucoup d'aspects pour une seule et même culture. Ici tu peux watch out le passé, le futur, le présent... 
Et si on s'attardait un peu plus sur le passé ? Appuyer sur stop et enclencher le rembobinage jusqu'au début des années 70.
Un jour le hip-hop naquit. Au plus loin que tu puisses remonter, tu constates que les résultats de tests de paternité ont abouti à chaque fois sur une seule et même personne : monsieur Kool Herc ou l'homme que l'on appelait Hercule. Tu parles de légende et tout, mais pour moi y'a pas plus légendaire que cet homme. Le père du hip-hop a bien existé et il est encore vivant. Gars, tu pleures tes Mcs disparus, mais sache que d'autres artistes, peut-être plus estimables, sont encore en vie, profites-en.

Imagine-toi. Tu vis dans les années 1970, le Bronx est ton hood. Le hip-hop n'existe pas encore. Ça fait déjà deux ou trois ans que tu ne vas plus à l'école, dans une société encore profondément raciste et sujette à la discrimination, ton émancipation au sein de celle-ci devient difficile surtout quand ta famille est loin de représenter un cadre stable. Bref, un putain d'environnement avilissant. Les gangs, présents à chaque coin de rue, deviennent quasiment la seule institution qui puissent te transmettre des valeurs et un message suffisamment audible pour ton futur. Tu te forges une identité par leur appartenance. A chacun son territoire, ses défaites et ses victoires. Tu vis dans la méfiance, très peu de gens à qui tu peux accorder ta confiance. T'essayes de vivre, ou autant que possible : de survivre. (N.B. : Je dramatise au mieux hein.) Un seul espace : la rue. Et "la mort ou la prison t'as que deux issues" (huhu). Après ça l'insertion, la réussite sociale et toi vous avez vraiment pas de bons rapports tous les trois. « C'est comme une jungle parfois, tu te demandes comment tu vas faire pour t'en sortir. »

C'est là que débarque tonton Kool Herc. « Sublimer la négativité par la créativité », l'intention première du hip-hop était là. (Quand tu vois qu'aujourd'hui, les merdeux les plus médiatisés font abstraction de cet aspect et ridiculise le hip-hop aux yeux de la génération passée... Les embrouilles c'est comme pour les boîtes de nuit, on t'en veux pas si ça se passe dehors. Donc va niquer tes sembles en dehors du hip-hop dès lors. Selon moi, c'est divertissant mais même les clashs ne devraient pas exister. Il y a déjà les battles pour pouvoir te comparer aux autres, et ça ne devrait générer ni violence, ni altercation. On infecte le hip-hop de l'intérieur. J'suis un peu naïve dans mon analyse, mais give peace a chance. Comme dirait Bombaataa Peace, unity, love and having fun. Parle de ce qui t'oppresse mais va pas provoquer inutilement ton pote d'il y a trois ans, ouhhh.)


Clive Campbell aka Kool Herc donc ! (je me suis égarée veuillez m'excuser), jamaïcain de Kingston, débarque au Bronx en 1967. Et lui il trouva une alternative à la violence quotidienne des gangs en favorisant l'unité par l'organisation des bien connues Block parties. Une sorte de fête des voisins, mais en plus urbain ahh. 1520 Sedgwick Avenue, c'est là que tout se passait. Fortement influencé par le funk, Kool Herc fut le grand créateur du « break » (jouer la même partie d'un son sur une deuxième platine pour pouvoir prolonger ce même son, you know what I mean ?). Son truc c'était de trouver le break beat parfait pour ces nombreuses Parties. L'homme devint également connu pour le son qu'il émettait. La puissance de son système était telle qu'il pouvait couvrir un parc entier de la ville... Les nuits devaient être crazy. 
Sa renommée atteint son sommet en 1975, son son étant lié à la danse, c'est de cette époque qu'apparut l'expression « b-boy ». Au fur et à mesure que ses soirées passaient, Kool Herc se rendit compte qu'il avait besoin de quelqu'un d'autre pour agir en tant que Maître de Cérémonie. C'est ainsi qu'on eu affaire au véritable premier MC de l'histoire : Coke la Rock.

Kool Herc                            Master Flash                         Bambaataa

Kool Herc innovateur donc. Kool Herc, papa d'une culture qui fait aujourd'hui le tour du monde. Et nombreux sont ceux qui se sont enrichis et qui s'enrichissent encore grâce à son invention.  Et pourtant. En 1977 à peine, sa carrière perd d'intensité, et ce avec l'arrivé d'autres grands noms du hip-hop : Grandmaster Flash et Afrika Bambaataa. Ses idées sont copiées, et le DJ perd sa couronne.

Un seul homme à l'origine d'un phénomène mondial, qui n'a même pas chercher à jouir de la richesse que cela aurait pu lui procurer, juste chercher à unifier. RESPECT.

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