Histoire de ne pas perdre ses marques, Trae nous baigne dés la première piste dans une ambiance familière. On ne change pas un équipe qui gagne. Atmosphère sombre, prod inquiétante ( Drumma Boy ) : ambiance au bord de la paranoïa, Trae chuchote et plante sa voix rocailleuse comme un couteau se glisserait silencieusement entre nos cotes dans une ruelle sombre...Dans ce genre de contexte, le Mc Texan assoit tout le monde. "Strapped Up" m'aura aussi permis de découvrir l’excellent Pyrexx, sorte de Paul Wall version hardcore, faudra suivre d'un œil l'actu du bonhomme...
La chanson suivante "Woke Up This Morning" ( avec le petit frére Jayton ) baigne dans la même ambiance : pour l'instant,on déguste,le sourire au lèvres,le remix de Inkredible ne viendra pas entacher le tableau macabre de ce début d'album,Rosay et Jadakiss se fondant a merveille dans ce paysage apocalyptique.
Puis comme sortie peu a peu des ténèbres, Trae semble se débarrasser peu a peu de ses démons, sans pour autant versé dans une bonne humeur qui fera tache sur l’œuvre d'art, il y a un juste milieu : la mélancolie. Et c'est bien ce qu'on ressent sur « Im The Street ». La touche très R'N'B de Lloyd sur refrain ne gâche en rien le morceau, il est appliquer et fait un beau contraste avec les deux autres voix roque qui l'accompagne Ross ( encore lui?) et le tweeteur fou The Game. C'est pas souvent que apprécie le mélange R'N'B / rap, alors noté ce putain de jour dans votre calendrier ! Cela dit Trae est très bien capable de chanter avec sa voix qui sens le blues. Toujours aussi savoureux, il fallait juste que j'attende la prochaine chanson avec un Gorilla Zoe qui ma véritablement bluffé. "Keep On Rollin" s’écoute un sale jour pluvieux d'automne,seul au fond de son petit studio miteux...A déconseiller aux dépressifs.
Pour remonter doucement la pente, les petites notes de piano de "Life" vous plairons sûrement et si sa ne vous suffit pas "Slum Religion" avec Wyclef devrait définitivement vous redonnez le sourire. Si vous aimez le style plus sudiste, plus ATLiens "Hood Shit" avec Shawty Lo ou "I'm Fly" avec Yo Gotti sont faites pour vous. La fin de l'album est un peu moins bonne, mais ne laisse pas un goût amer pour autant...
Si l'album de Boss Hogg était une purge, Street King ma redonner confiance dans une scène de Houston quelque peu au ralenti ces derniers temps. Trae a cette facilité a livrer des projets toujours d'une efficacité et d'une consistance étonnante. Beaucoup de ses albums sont pour moi des véritables incontournables si vous vous intéressez un temps soi peu a la scène sudiste. Celui la ne déroge pas a la règle : Trae a une voix marquante, du charisme et une vraie personnalité. S'il m'est difficile de situer ce Street King par rapport a ses prédécesseurs, j'affirme que c'est un très bon album de rap. Même s'il y a beaucoup de featuring et même si quelques titres sont effectivement en dessous du lot, il représente une infime partie de cet univers que j'adore : un soleil brûlant qui fait fondre le bitume, des basses qui font saturer les enceintes et une voix rocailleuse sortie tout droit des rues les plus crades de Houston... Depuis la mort de Pimp C et la pseudo retraite de Scarface, les clefs sont dans les mains de leurs meilleur lieutenant, celui qui a toujours été loyal envers sa ville et envers la culture qui lui est propre. Si comme moi vous attendez la future légende du Sud, ne vous inquiétez pas, l’intérim est assuré par le roi de la rue : Trae The Truth.
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